Étranger, n’es-tu pas au courant?
L’idée de tenir une commission qui sera baptisée Emmaüs remonte à une rencontre de février 2009 rassemblant des groupes chrétiens engagés socialement qui souhaitaient voir et entendre ce qui pousse de neuf comme initiatives d’engagement de chrétiens et de chrétiennes dans notre coin de pays.
L’idée de tenir une commission qui sera baptisée Emmaüs remonte à une rencontre de février 2009 rassemblant des groupes chrétiens engagés socialement qui souhaitaient voir et entendre ce qui pousse de neuf comme initiatives d’engagement de chrétiens et de chrétiennes dans notre coin de pays. Les mêmes qui, en 2008, avaient pris la parole lors du Congrès eucharistique de Québec sur d’autres manières de faire eucharistie en publiant « Témoins d’une naissance1 ».
Guy Paiement disait alors : « Nous nous inscrivons dans une histoire dont nous continuons à être les acteurs et les actrices. Plusieurs parmi nous ont connu l’espoir de la commission Dumont, les grandes orientations libératrices du concile Vatican II, les divers synodes diocésains qui ont tous plus ou moins avorté. Malgré tout, portés par les gens et par le Souffle du Ressuscité, nous continuons notre route. Si nous décidons de prendre la parole, c’est que nous ne pouvons pas ne pas parler et témoigner de la nouveauté qui affleure dans nos vies et dans celles de beaucoup d’autres. De cette nouveauté, nous voulons en rendre témoignage, car nous sommes convaincus qu’elle est porteuse de vie. » Deux grands rassemblements plus tard, ayant réuni plus d’une centaine de participants et participantes, une dizaine de représentants de divers groupes2 cherchent une voie de relance et de « nouveaux partenaires intergénérationnels et interculturels » dans l’aventure.
L’histoire des disciples d’Emmaüs (Lc 24, 13-35) exprime bien l’état de découragement d’une multitude de chrétiens et de chrétiennes qui espéraient tellement le renouveau avec le grand courant d’air frais que fut le concile Vatican II. Un vrai printemps! « Étranger, tu es bien le seul qui n’ait pas appris ce qui s’est passé à Rome au début des années 1960, ce fameux Concile universel, unique en son genre, car pastoral et non dogmatique, et les espoirs que cela avait suscités chez nous? », pourrait-on lui demander. « Tout cela semble s’être refermé! », pourrait-on ajouter. Maintenant, on se croirait en hiver tellement « nos grands prêtres et nos chefs » se sont empressés, dès la fin du Concile, de refermer ces fenêtres à peine ouvertes et d’en verrouiller d’autres (collégialité à tous les niveaux, sacerdoce des femmes, célibat facultatif, transparence, etc.) au cas où le Souffle reviendrait. Il y en a tellement qui sont partis depuis! « Dis, Étranger, cela devait-il se passer ainsi? » Mais pour ceux et celles qui sont restés en marche sur la route et qui ont continué d’espérer des courants d’air frais, des résurrections, comme le regretté Guy Paiement et tant de groupes de chrétiennes et de chrétiens engagés dans la cité pour la justice sociale, les droits humains, la liberté, il semble qu’il pousse du neuf sous leurs yeux, que le Souffle renouvelle l’Église par en bas, dans le monde, là où on a les pieds. « Ne le voyez-vous pas? », demandait souvent Guy. Nous, les plus vieux... sommes soucieux de transmettre ce Souffle de renouveau, de liberté de pensée, de parole et d’action qui a soutenu nos engagements dans le monde et l’Église comme baptisés responsables ensemble de la mission. L’Esprit de Jésus nous aurait-il précédés sur le chemin d’Emmaüs et en Galilée? C’est ce que la commission Emmaüs cherche à voir et à entendre en invitant les « nouvelles pousses », signes de sa résurrection, à participer à l’organisation de cette nouvelle étape de la commission, « sous le signe de l’espérance et de la joie ». L’Étranger vous fera signe. Gardez l’œil ouvert!« Le chemin d’Emmaüs traverse toutes les saisons, à la rencontre de cet Étranger qui pérégrine avec nous et qui se révèle comme le Vivant. L’expérience qui vous est proposée ici se situe clairement sous le signe de l’espérance et de la joie. » Guy Côté