Dieu aime-t-il les femmes?
Dans la rubrique Perspectives de ce numéro du webzine, Anne Fortin écrit : « L’Église est [.
Dans la rubrique Perspectives de ce numéro du webzine, Anne Fortin écrit : « L’Église est [...] composée de tous ceux et celles qui marchent ensemble, "soumis les uns aux autres" (Ep 5, 21), dans la Joie du Christ. Tous et toutes, nous y sommes sauvés en étant vidés de nos certitudes et de nos assurances. » Cette affirmation pourrait s’appliquer au livre d’Anne Soupa1 intitulé Dieu aime-t-il les femmes?2 S’adressant autant aux hommes qu’aux femmes, Anne Soupa présente une étude fouillée des relations hommes-femmes dans l’Église, de même qu’une réflexion approfondie sur les genres masculin et féminin. Elle décape les discours habituellement présentés aux femmes pour justifier la mainmise vaticane sur ce que sont ces dernières en chair et en os, bien réelles dans la vie de tous les jours. Elle invite à revisiter les certitudes et les assurances qu’on nous a inculquées.
Dans un langage simple, clair, précis, elle ouvre son discours en démontrant comment le mot ha’adam, habituellement traduit par homme, désigne en fait l’être humain sans qu’il soit question d’une antériorité masculine, ni même de masculin ou de féminin à ce moment-ci du récit.
Tout au long de son livre, elle défend le droit de chaque femme à devenir ce qu’elle est dans son originalité propre. En dénonçant la complémentarité telle qu’elle est promue dans l’Église, elle nous amène bien loin d’un prédéfini par des hommes de religion obsédés par des privilèges et un pouvoir à conserver. Au contraire, elle fait découvrir comment Dieu aime les femmes (tout comme les hommes) sans rien leur demander d’autre que d’être elles-mêmes, œuvre unique et impossible à reproduire. Des femmes (et des hommes) capables d’agir selon leurs talents propres, puisque « Dieu ne veut rien du tout, sinon cette liberté et cette ardeur à faire fructifier ce qu’il nous a donné » (p. 140). Elle ne manque pas de pointer du doigt le fait que de plus en plus de femmes font fi de ce que les responsables ecclésiaux veulent faire d’elles. En contrepartie, elle propose un Synode des femmes auquel seraient conviés autant les hommes que les femmes intéressés par la question. Il suffit de s’inscrire en écrivant à cette adresse : synodedesfemmes@gmail.com.