Zoom l’exploratrice et le Grand Semeur
Les enfants sont-ils capables d’explorer leur monde intérieur et d’en parler? Après cinq ans d’expérience en formation spirituelle auprès des enfants, Danielle Savard, de Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, affirme que « oui, ils en sont capables.
Les enfants sont-ils capables d’explorer leur monde intérieur et d’en parler? Après cinq ans d’expérience en formation spirituelle auprès des enfants, Danielle Savard, de Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, affirme que « oui, ils en sont capables. C’est vraiment impressionnant de les entendre. Ils ont vraiment beaucoup plus de profondeur qu’on le pense. »
Avec deux de ses sœurs et une amie, Danielle Savard, qui a d’abord été enseignante au primaire pendant 26 ans et est aujourd’hui à la retraite, a élaboré pendant sept ans un programme d’éveil spirituel pour les enfants intitulé : À la découverte de soi. Guidés par Zoom, un personnage qui voyage dans les cinq continents du monde intérieur, les jeunes découvrent la beauté de leur être. Pour les soutenir dans leur démarche, six livres ont été conçus et édités : Zoom prépare son voyage, car cette jeune exploratrice ira à la découverte des paysages intérieurs qui nous habitent. Suivront les continents Biologique (le corps), Logique (la tête), Émotif (les émotions), Unique (l’être) et Indique (la voix profonde, le guide intérieur). Le continent Unique contient, en particulier, le pays du Grand Semeur et le pays du Jardin intérieur que l’enfant parcourt pour découvrir ses richesses ainsi que le pays des Liens. Avant d’y entrer, les enfants ont reçu auparavant cinquante heures de préparation en provenance des autres continents. Ils sont donc prêts à connaître ce Grand Semeur et à recevoir le trésor des trésors qu’est la rencontre avec Dieu.
Eh oui! Dans ce pays du Grand Semeur, Zoom crée une alliance avec son Dieu. Ce rendez-vous a lieu au cours d’une visualisation profonde d’une heure et demie. « C’est vraiment le moment important de tout le processus d’intériorisation, souligne Danielle Savard. En plus de rencontrer le Grand Semeur, ils découvrent leurs richesses personnelles. Certains vont même jusqu’à nommer leur mission propre lors de cette étape. Ils disent : "Je suis fait pour soigner", ou bien : "Moi, je suis fait pour éduquer..." Ça s’inscrit au-dedans d’eux. On décèle chez eux comme des poussées qui invitent à aller vers un chemin plutôt que vers un autre. » L’avenir dira si ces désirs d’enfants se seront réalisés.
Ce projet fou a germé à la suite d’une question que les enfants lui posaient quand elle leur parlait du monde intérieur, lorsqu’elle enseignait à l’école : « Mais comment on fait pour aller dans ce monde et faire grandir notre soleil intérieur? », demandaient-ils, intrigués. Elle raconte ce qui s’est passé alors : « J’ai commencé à imaginer de petits outils. Puis, j’ai composé des histoires. Mais j’avais tellement de choses à dire! Et je me suis mis à penser : "Les histoires ne suffiront pas." » Elle s’associe donc à sa sœur Louise, conseillère pédagogique, pour écrire un Guide de l’éducateur, puis La classe du monde intérieur, un cahier d’activités pour approfondir les notions vues dans les histoires. Depuis cinq ans, Danielle a déjà formé environ soixante-cinq jeunes, à raison de huit par cohorte.
Danielle Savard raconte que le projet s’enracine dans sa propre foi : « Quand on s’intériorise, on découvre notre monde intérieur. Lorsqu’on fait un cheminement humain, on s’aperçoit qu’on est habité d’une Présence. Être à l’écoute de cette Présence nous révèle qu’elle nous dit des choses. C’est en découvrant ce Dieu-là, cette présence d’Amour, que j’ai reçu ma mission. »
Dans la démarche qu’elle propose, Danielle ne présente pas explicitement Jésus Christ. Or, étonnamment, les enfants, qui proviennent de partout et qui sont libres d’appeler celui qu’ils ont découvert comme ils le veulent, le nomment habituellement Jésus. Cela s’explique peut-être par le fait que les grands-parents leur en parlent et que plusieurs ont fait leur première communion...
Les enfants du premier groupe que Danielle a accompagné ont fait, en plus, la formation « Artiste de ma vie, je m’exprime par l’aquarelle ». Ces cours ont été donnés avec sa sœur Francine, illustratrice des histoires de Zoom. Ces six rencontres constituent une sorte de synthèse de tout ce que les enfants ont appris. Après, ils souhaitaient continuer à se rencontrer encore. « Pourtant, ajoute Danielle Savard, ils sont maintenant au secondaire! Nous pensions qu’à cette étape, ils ne voudraient plus rien savoir! Il sera donc intéressant de les suivre jusqu’à la vingtaine pour voir les fruits de ce programme. »
Des personnes de partout sont maintenant intéressées à donner cette formation unique, mais pour ce faire, il faut des gens solidement enracinés dans leur intériorité, car ils ne sont pas fous, les enfants : « Si tu n’as pas fait le chemin, ils le savent. Quand tu as fait le chemin, ils le savent aussi », d’affirmer Danielle Savard.
Louise Bolduc, une amie, adapte actuellement la démarche pour les adultes et les jeunes adultes. Des sessions ont déjà été offertes, et les personnes qui y ont participé trouvent la démarche extraordinaire... Quant aux enfants, voici quelques perles tirées de leurs évaluations : « Faut apprendre à se connaître pour les grandes questions, les sous-entendus de l’existence »; « J’ai appris que le cerveau peut être un dictateur »; « J’ai appris à écouter sans m’ennuyer »; « J’ai appris qu’on a des pièges et qu’on peut prendre des décisions sans tenir compte du corps. » Bien des adultes ne pourraient en dire autant...