D’humanité, d’art et de spiritualité
M. Sylvain-Alexandre Lacas a mis sur pied un théâtre, à Joliette, avec l’appui et la collaboration de plusieurs partenaires. L’espace culturel L’Aube des saisons – c’est le nom de l’établissement qu’il dirige depuis sa fondation en 2007 – est un lieu de culture un peu différent des autres. Par sa vocation? Non.
M. Sylvain-Alexandre Lacas a mis sur pied un théâtre, à Joliette, avec l’appui et la collaboration de plusieurs partenaires. L’espace culturel L’Aube des saisons – c’est le nom de l’établissement qu’il dirige depuis sa fondation en 2007 – est un lieu de culture un peu différent des autres. Par sa vocation? Non. Lieu de diffusion théâtral professionnel et école de formation pour les comédiens amateurs, L’Aube des saisons se démarque davantage par l’esprit qui y règne et par la vision de son directeur artistique.
Comédien, marié et père de trois enfants, M. Lacas avoue sa « nette propension au spirituel » comme un trait de sa personnalité. Ayant incarné plusieurs personnages ou mis en scène nombre de textes religieux dans le passé, il s’est rapidement découvert un plaisir fou à les offrir aux spectatrices et spectateurs qui sortaient de ces rencontres théâtrales touchés, émus, transformés. Il est honoré de côtoyer alors les François d’Assise, saint Augustin, Hugo, Khalil Gibran, Christian Bobin, sainte Thérèse et fondateurs de communautés religieuses qui l’inspirent profondément dans sa vie et son art.
Après un temps d’arrêt, presque cinq ou six ans d’éloignement de l’univers religieux, qu’il jugera plus tard salutaire, il revient avec la conviction qu’il veut désormais « embrasser des projets riches humainement ». M. Lacas entreprend alors des tournées dans les écoles en y présentant notamment le conte de Gilles Vigneault, véritable fable sur l’environnement : Gaya et le petit désert. L’importance de présenter des textes « porteurs de sens » guide désormais consciemment ses choix. C’est ainsi que se prépare, grâce à de nombreuses rencontres signifiantes, l’aventure qui occupe son univers professionnel actuel : L’Aube des saisons.
Les fruits de cette aventure? Des rencontres inoubliables, la naissance de belles et fortes amitiés, l’occasion pour M. Lacas de gagner sa vie et celle de sa famille, et celle de présenter des pièces signifiantes et humanistes. Avouant que « le monde des artistes est une cour où ça joue dur parfois », le directeur artistique désire que L’Aube des saisons soit aussi un lieu de respect entre les pairs, un lieu de collégialité, d’échanges et de coopération entre les artistes qui s’y côtoient. Le public n’est pas laissé pour compte dans l’histoire; combien de spectatrices et spectateurs – ils sont nombreux – avouent le bonheur qu’ils ont d’assister à ces pièces touchantes, ces œuvres qui les marquent. Ils apprécient l’accueil chaleureux et humain si généreusement offert dès qu’ils franchissent la porte de l’espace culturel.
Ce qui est frappant chez Sylvain-Alexandre Lacas, c’est qu’il semble incarner les valeurs mêmes qu’il attribue à la semaine d’événements culturels – les Rencontres1 – qu’il tient annuellement dans son espace culturel et qui sont : humanité, art et spiritualité. Lors de cette semaine, qui a lieu aux alentours de Pâques et en marge des pièces de théâtre de la saison régulière, l’équipe organise plusieurs activités où la scène est occupée tantôt par des poètes, des conférenciers et des jeunes, tantôt par des musiciens et des comédiens. Tous ces « artisans de l’invisible » (c’est le terme employé par M. Lacas) œuvrent alors dans une « ouverture complète sur le monde, en explorant la variété des cultures et la pluralité religieuse ». Au programme aussi, un souper communautaire où la communication et le sens de la fraternité dominent. Inspirée de la tradition chrétienne, une méditation interconfessionnelle tout en silence s’insère également dans le cadre de l’événement. Ainsi, point de croisade, point de débat : qu’un seul et unique langage universel, qu’une seule « humble démarche » où tous aspirent à l’unité. Une communion.
C’est le fils de M. Lacas qui a trouvé, à l’origine, le nom de l’espace culturel en retrouvant un vieux livre enfoui sous une pile oubliée. Un conte qui parle de transformation, de création et de réinvention. Un hasard?