Toujours rebelles
Le féminisme est-il mort? Malgré les gains sociopolitiques en matière des droits pour les femmes, nous nous rendons compte qu’il existe encore beaucoup d’injustices vécues par celles-ci.
Le féminisme est-il mort? Malgré les gains sociopolitiques en matière des droits pour les femmes, nous nous rendons compte qu’il existe encore beaucoup d’injustices vécues par celles-ci. Un groupe de jeunes féministes a décidé, après réflexion, de lancer un appel à toutes les femmes de moins de 35 ans du Québec et du Canada afin de se dynamiser, de s’enraciner, de se mobiliser et de se réseauter. C’est ainsi que le premier rassemblement pancanadien « Toujours RebELLEs/Waves of resistance » a eu lieu à l’UQÀM pendant la longue fin de semaine de l’Action de grâce. Ce rassemblement a réuni 570 jeunes féministes provenant de différents milieux et de différentes régions du Canada afin qu’elles puissent se rencontrer et connaître d’autres visions et d’autres luttes du féminisme.
Nous avons commencé la soirée en construisant collectivement notre histoire féministe. Chaque femme était invitée à écrire sur un carton un moment important ou une personne signifiante de son histoire comme féministe. Puis, ensemble, nous avons tendu une grande corde à linge qui ramassait toutes ces expériences. Cet exercice de prise de conscience m’a amenée à m’intéresser tant à ma propre réalité féminine qu’à celle d’autres femmes.
Le lendemain, Michèle Asselin, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), nous a rappelé l’historique de la Marche mondiale des femmes ainsi que les revendications pour la lutte contre la pauvreté. Elle nous a montré comment, quand on constitue un réseau à la base et qu’on agit ensemble, nous pouvons obtenir des gains. Présentement, la Marche mondiale des femmes se penche sur cinq axes : le travail avec un salaire décent, la marchandisation de la violence, le bien commun, l’accès aux ressources et, finalement, la paix et la démilitarisation. Ensuite, nous avons pu apprécier la présence de trois invitées internationales : Derek des Philippines, Juliana du Brésil et Bonga d’Afrique du Sud. Chacune a partagé avec nous un morceau des enjeux qui inquiètent son pays d’origine. Cette chance de les avoir rencontrées nous rappelle que nous sommes solidaires de toutes les femmes qui ne peuvent pas être présentes, qui sont loin et qui travaillent ensemble pour améliorer leurs conditions de vie. Enfin, nous avons présenté nos revendications dans les rues du centre-ville.
Nous avons conclu notre rassemblement par l’écriture collective d’un manifeste qui reflétait nos préoccupations et nos luttes : cela pourra servir comme outil politique. Alors, le féminisme est-il mort? Non, au contraire, il est bien vivant et présent dans le cœur de chaque femme qui construit une solidarité féministe!
Photos : Marcela Villalobos Cid