Sentiers de FoiVolume 03 - no 06

Quand les enjeux écologiques sont des enjeux de justice

Jean Bellefeuille
Depuis quelques années, plusieurs communautés religieuses ont connu un réel engouement pour les questions d’environnement.
Depuis quelques années, plusieurs communautés religieuses ont connu un réel engouement pour les questions d’environnement. Des théologiens et théologiennes de grand calibre ont développé la spiritualité de la Création dans le cadre d’une nouvelle cosmologie. Plusieurs communautés offrent des sessions de sensibilisation et s’adonnent aux pratiques écologiques et biologiques. Des centres de spiritualité offrent des moments de ressourcement dans la nature où l’on peut rendre grâce pour les merveilles de la Création, pour la vie, la lumière, l’eau et tout l’écosystème qui nous permet de vivre en harmonie avec la nature et prendre la place qui nous revient, sans plus. Se ressourcer, mais aussi devenir conscients des enjeux De plus en plus, nous sommes conscients du fait que l’être humain est actuellement en train de détruire les ressources de la planète, la rendant de plus en plus inhabitable pour les autres. Que l’on pense seulement à l’eau qui se fait rare, à l’air qui est pollué, aux changements climatiques qui provoquent des catastrophes naturelles, aux combustibles fossiles qui provoquent l’effet de serre, etc. Détruire l’environnement contribue à une immense injustice En effet, la prise de conscience de la beauté de notre planète va de pair avec la prise en compte qu’elle est fragile et menacée. Actuellement, ceux qui sont en train de détruire l’environnement, l’écosystème planétaire, contribuent à une immense injustice, notamment parce que ce sont les pays pauvres qui subissent les conséquences environnementales des excès des pays riches. Même les pays riches ne seront pas épargnés à moyen terme, et ce seront les pauvres de ces pays qui devront en subir les conséquences les premiers parce qu’ils ne seront pas en mesure de se remettre des inondations ou des sécheresses ou des tornades ou des glissements de terrain qui surviennent de plus en plus souvent, même dans les pays riches. Quelque 150 millions de personnes affectées Que penser des effets des changements climatiques provoqués par les pays consommateurs de pétrole sur les pays pauvres qui verront leur agriculture menacée ou leur pays carrément submergé par les hausses des mers du sud? On prévoit que plus de 150 millions de personnes seront déplacées par ces catastrophes d’ici 2050. L’injustice des pays riches faite aux pays pauvres s’appellera la faim, l’insécurité et l’exil. On devra dire adieu au développement parce que les secours de solidarité ne suffiront même plus à réparer les dégâts causés par les catastrophes naturelles, sans compter que la rareté est toujours suivie par la guerre, l’exploitation, les violences. Le nouveau nom de la justice est solidarité avec les victimes De plus en plus, les injustices vécues à un bout de la planète seront causées par les abus environnementaux de l’autre bout, par ceux qui continuent à abuser des ressources limitées de la planète, qui ne croient pas au développement durable et surtout qui ne se rendent pas compte que leur rythme de consommation actuel n’est pas viable. Le nouveau nom de la justice sera d’abord solidarité avec les victimes des dommages environnementaux. Ce sera aussi développement et partage d’énergies alternatives, ainsi que poursuite d’un nouvel équilibre mondial de consommation. Notre rôle est de prophétiser Notre rôle est de prophétiser, prophétiser dans le sens d’annoncer les catastrophes futures si rien n’est fait pour respecter la Création, mais aussi prophétiser dans le sens de mettre de l’avant la bonne nouvelle d’hommes et de femmes sensibilisés aux défis actuels et aux moyens que l’on peut encore mettre en œuvre pour sauver ce que Dieu nous a donné comme patrimoine. Un défi de réconciliation planétaire.

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