La paroisse n’étant plus le modèle unique, il importait de trouver d’autres lieux d’écoute, de découverte, d’annonce et de partage de l’Évangile, pour tout simplement « faire Église autrement ».
La paroisse n’étant plus le modèle unique, il importait de trouver d’autres lieux d’écoute, de découverte, d’annonce et de partage de l’Évangile, pour tout simplement « faire Église autrement ». Ce besoin de changements se faisait sentir dans le diocèse de Rimouski. Deux demandes majeures provenant de l’Assemblée des prêtres et de la Table régionale de pastorale sont faites à ce sujet en 2004 à l’évêque. Celui-ci forme alors le Comité des réaménagements pastoraux et lui demande de « proposer des réaménagements de toute nature qui permettront aux communautés paroissiales de l’agglomération de Rimouski de recevoir, au cours des années à venir, les services pastoraux les plus adéquats ». Une consultation est alors menée auprès de différentes personnes impliquées dans les paroisses.
Le 25 janvier 2006, le rapport recommande « que l’évêque suscite la création d’une équipe de ressourcement spirituel pour la région pastorale de Rimouski ». Comme ladite recommandation sommeillait sur une tablette, un groupe de conscientisation formé d’accompagnatrices et d’accompagnateurs spirituels s’est alors occupé de la dépoussiérer. Mgr Blanchet nommera finalement un coordinateur en novembre 2007. Un petit groupe composé de laïcs, de religieuses et de prêtres se met alors à explorer les voies possibles pour de nouvelles formes de spiritualité...
Orientations et activités
Le Ressourcement spirituel de Rimouski (RESPIR) est né. L’organisme s’installe dans quelques locaux libres de l’ancien presbytère d’une paroisse de Rimouski. Il dispose d’une salle d’accueil, d’un lieu pour le conseil d’administration et le club de lecture spirituelle, d’un espace pour le recueillement personnel et la méditation – l’Autr’Espace –, d’une pièce pour l’accompagnement spirituel ou psychospirituel, sans oublier la cuisinette pour les cafés et l’accès à une plus grande salle pour 30 personnes environ.
Il est le rendez-vous de toute personne qui a besoin de retrouver son souffle, le lieu de la détente pour la vie inspirée et expirée, l’espace pour l’amour et la liberté insufflés par l’Esprit, selon la tradition chrétienne; en somme, le souffle vivifiant, rafraîchissant et transformant de la parole de Dieu qui illumine notre vie quotidienne et rejaillit sur l’autre.
RESPIR et la culture
Le coordonnateur, monsieur Réal Pelletier, voit la nécessité de donner une visée anthropologique à nos célébrations selon la tradition chrétienne. Alors que Rimouski connaissait déjà son Festival d’automne, un espace était libre dans la période de Pâques pour célébrer le printemps. Dans cet esprit de dialogue entre foi et culture, l’équipe a mis sur pied en 2010 le Festival de Pâques, un programme qui s’étend sur une quinzaine de jours où se déroulent des activités sociales, musicales, poétiques, spirituelles pour souligner la fête de Pâques, comme un éclatement de la vie dans la création. Dans cette foulée sont apparues des activités nouvelles telles que la fabrication du pain dans les locaux de Moisson Rimouski-Neigette et la journée du pain partagé, le Mercredi saint; la collecte de pains dans les supermarchés pour approvisionner Moisson Rimouski-Neigette et apporter des pains pour la célébration du soir dans les églises, le Jeudi saint; et le Vendredi saint, une marche du pardon en lien avec le Jour de la Terre pour prendre conscience de nos « péchés écologiques » et y remédier.
De plus, cette année, comme prélude au Festival de Pâques, a été organisée une table ronde portant sur les soulèvements au Moyen-Orient avec des invités venant du Liban, de l’Égypte, de la Tunisie. Le printemps arabe nous interpellait. Aurions-nous besoin aussi d’un tel réveil printanier par chez nous?
Bref, les activités du Festival de Pâques ont attiré une belle participation de personnes enthousiastes et ravies par ces nouveautés. En fait, ce qui intéresse particulièrement les gens, c’est la sortie des lieux religieux trop formels. Par ailleurs, les jeunes ont encore besoin d’être rejoints et des efforts sont faits en ce sens.
Et voguent d’autres intuitions de RESPIR
D’autres expériences sont tentées : la célébration de la Pentecôte, la Messe qui prend son temps. Elles le sont toujours pour aller dans le sens d’une Église en mouvement, qui n’est pas sclérosée, une Église sur la route, une Église qui explore selon un double clavier : celui de l’échange, celui de l’action. En se donnant un champ libre d’exploration, on retrouve le souffle.