Comment agir devant le terrorisme?
Madame Lytta Basset, théologienne et professeure à l’Université de Neufchâtel en Suisse, auteure et conférencière de renom, est venue passer quelques jours au Québec, cet automne.
Madame Lytta Basset, théologienne et professeure à l’Université de Neufchâtel en Suisse, auteure et conférencière de renom, est venue passer quelques jours au Québec, cet automne. Elle était à l’Université Laval, à Québec, le 11 septembre dernier, date burinée dans les mémoires par l’assaut de la violence, pour une journée-conférence sur le pouvoir de la compassion.
Dans un langage fort, Mme Basset nous rappelait que l’être humain est constitué de ce pouvoir d’être mobilisé par ce qui le « saisit au ventre » (racine hébraïque du mot compassion). Elle a aussi rappelé aux 250 professionnels soignants de tous les établissements de santé et de toutes les professions (médecins, psychologues, travailleurs sociaux, infirmières, animateurs de pastorale, etc.) la place capitale que prend la parole dans le cheminement d’une personne. Elle dit : « Il nous faut, comme soignants et accompagnateurs, rendre justice à cette parole! [...] C’est-à-dire, reconnaître la personne dans ce qu’elle vit. [...] S’occuper de l’enfant qui n’a pas été entendu. [...] Rendre justice à cette parole, c’est entendre ce que la personne cherche à dire, et cela peut-être depuis fort longtemps! »
La réflexion se poursuivant, on est en droit de penser qu’on touche là aux racines d’un mal qui peut conduire à la ségrégation, à la violence, au fanatisme, au terrorisme... Mme Basset précise : « La violence, la terreur, c’est une façon que prend la personne pour se faire justice, pour s’exprimer et dire : Je n’ai pas obtenu justice, alors, je me fais justice! »
Ce geste d’écoute et de reconnaissance, que l’on peut poser autour de nous, en est un de pouvoir devant l’agressivité, la violence et le terrorisme. Bien qu’il puisse sembler minime, il a le mérite d’être une action qui contribue à faire tomber les armes. Voilà, pour le moins, une réponse paradoxale au terrorisme : contribuer au désarmement par le simple moyen de l’accueil, de l’écoute. Utopique, direz-vous. C’est ce que croit Mme Basset. Mais c’est une utopie nécessaire... qui peut faire la différence devant les barrières d’incompréhensions qui se dressent entre les humains et entre les peuples.